En quelques minutes à peine, Adèle (« Appelez-moi Adeline, cela fait français ») a pointé le cœur de ses préoccupations : le sort des Hongrois de Roumanie. Près de cent ans après les faits, Adèle vit encore à l’époque du Traité de Trianon qui, après la première guerre mondiale, démembra l’empire austro-hongrois en transférant à la Roumanie la Transylvanie et le Banat. La mesure n’a jamais été vraiment acceptée en Hongrie où elle nourrit quelques uns des ressentiments qui peuplent l’inquiétude nationale magyare. Même au temps du communisme, Bucarest et Budapest manifestaient sur cette question une sensibilité plus proche du nationalisme petit-bourgeois que de l’internationalisme prolétarien. Continuer la lecture de « 23 août, Timisoara »